Les petits écrivains
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 Honte

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AuteurMessage
Habby
Scribe
Habby


Nombre de messages : 14
Age : 34
Localisation : Québec
Date d'inscription : 01/03/2007

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MessageSujet: Honte   Honte Icon_minitimeDim 4 Mar - 18:12

Petite note:

Ce texte a été premièrement écrit pour un défi entre copines. Cette situation est tirée de faits réels, cependant, ma fin et la véritable fin sont à l'antipode l'un de l'autre. Vous comprendrez. Je mets un avertissement: cette fic traite du suicide et comporte des injures.

Bonne lecture!

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Honte


Les images de la télévision produisaient sur sa silhouette des flashs continus, apportant à sa peau diverses couleurs. Il n’écoutait pas ce que l’animatrice disait. Il ne pensait plus qu’à son plan.

Il jeta un regard à Alexandre qui tapait au clavier de son vieil ordinateur, ronflant presque bruyamment. Il se dit qu’il aurait dû changer cet appareil depuis longtemps. Il lâcha un soupir avec la pensée qu’il ne pourra jamais le faire. Il avait tellement honte. Il était un fardeau pour sa famille.

Il s’attarda quelques minutes sur Alexandre. Son fils menait une belle vie, il allait bientôt devenir un médecin réputé et fonder une famille un jour, qui aurait un bel avenir, elle aussi.

Un avenir que lui n’avait plus. Pourtant, il avait été le meilleur…Oui, le meilleur!

Alexandre lui avait présenté sa petite copine deux semaines plus tôt, à sa femme et lui. Une belle petite brune avec des yeux pétillants. Ils s’aimaient tellement…Il était jaloux de cet amour et en était dégoûté.

Il était de trop. Une honte. Un calvaire. Il avait tout raté.

Alexandre se leva, ferma l’écran et alla vers l’escalier.

-Bonne nuit ‘pa.

-Bonne nuit.

Il l’entendit monter les escaliers et se diriger vers sa chambre. Il s’assura que personne ne pouvait le voir et il alla fermer la télévision. Il se rassit dans son fauteuil, et il médita longtemps.

Devait-il le faire?...



Oui. C’était évident.

Il alla au bureau qui était dans une autre pièce du sous-sol, et, ouvrant la lumière, chercha un crayon et du papier. Il s’assit, et commença à écrire sa lettre :

« Mon fils.

Non, c’était trop impersonnel. Il déchira la feuille et la jeta à la corbeille.

« Alexandre.

Il fit une grimace et tapa le stylo contre le papier.

« Il est tard. Tu viens de me dire bonne nuit, et je suis en train de t’écrire cette lettre. Lorsque tu la finiras, tu me trouveras dans le cabanon.

J’ai honte. Je suis une honte pour vous tous. Je n’ai plus rien à faire ici. Ma vie s’achève. Dans quelques minutes, tout sera finit. Je serai en paix, et vous aussi.

S’il te plait, prends soin de ta mère, comme je n’ai pas pu le faire. Et de toi aussi. Chéris Kristina comme une princesse, elle est ta perle.

Ce n’est pas un adieu : c’est une libération. Ce n’est pas une erreur : c’est votre justice. J’ai toujours fait tout ce que j’ai fait pour vous. Rien que pour vous.

Je vous aime tant,

Ton père. »

Il écrivit les dernières lignes de la lettre pour son fils en serrant l’extension dans sa main gauche. Il l’avait pris quelques minutes plus tôt : elle l’attendait sur le bureau, à côté du papier. Il la relit et la trouva parfaite.

En regardant l’heure, il se dit qu’il était temps. Il mit ses bottes et sortit en pyjama, le vent froid engourdissant son maigre corps. Il se sentit purifié. Le dernier souffle de Dieu. La dernière fois qu’il allait voir le monde : si laid et si cruel. Il s’assura qu’il avait toujours l’extension dans sa main gauche et se dirigea d’un pas vif vers le cabanon, en s’enfonçant dans la neige.

Il entra dans la petite bâtisse et referma la porte derrière lui. Il y faisait moins froid déjà. Il regarda la pièce. Le petit banc était là, comme il l’avait laissé ce matin, en dessous d’une poutre qu’il avait choisie.

Il la regarda quelques minutes en se disant qu’elle incarnait sa liberté. Son envol de ce monde putride et rempli de mensonges. Il sourit en pensant à ce que ressentirait Charlène et Alexandre. Ils allaient en être débarrassé. Pourtant, il ne put s’empêcher de ressentir un certain doute.

Non. Il avait décidé. Tout était planifié depuis que ce salaud de Martin l’avait viré. Il avait été le meilleur! Il s’était fendu en quatre pour ce crétin et il avait osé le renvoyer! Il sentit des larmes de rage lui venir aux yeux.

C’était maintenant ou jamais.

Il monta sur le petit banc, passa l’extension sur la poutre, et prenant les deux bouts qui pendaient dans le vide, les attacha autour de son cou, bien serrés. Déjà, il sentait une pression. Les yeux rougis, les pieds commençant à trembler, il avala sa salive et donna un coup de pied au banc qui se fracassa sur le sol.

Son cou ne se brisa pas comme il l’avait prévu. Il paniqua au début en essayant de défaire le nœud, mais il était bien trop serré. Alors, il laissa tomber ses bras contre son corps, suffocant, le visage rouge.

Il avait tellement mal. Cependant, dans cette douleur, il y trouvait un bien. Un réconfort. Il ferma les yeux en se sentant définitivement quitter ce monde pourri. L’image de Charlène et d’Alexandre lui souriant apparut derrière ses paupières.

£££


-Ah tabarnac! Criss papa! Réveille-toi! MAAAAMAAANNN! MAMAAAAAANNN!

Il sentit la pression de quelque chose contre sa poitrine, et une voix. Une voix familière.

-Criss de tabarnac! Ouvre les yeux! Papa, j’t’en supplie!

Un souffle dans sa gorge. C’était douloureux et il eut de la difficulté à faire entrer l’air dans ses poumons. Il entendit sa propre respiration : rauque et profonde. Il avait mal, son corps était endolori.

Il ouvrit les yeux après un certain temps en voyant son fils en larmes, au-dessus de lui. Ils s’observèrent longuement avant qu’Alexandre fonde en d’énormes sanglots sur sa poitrine douloureuse. Il ne gémit pas et laissa son fils pleurer sur lui.

Il avait échoué. Cette pensée lui vint brusquement. Maintenant, la honte le prenait tout entier. Il tourna sa tête sur le côté, et son cou l’élança. Il fit une grimace. Il aperçut dans la main droite de son fils son couteau de chasse qu’il lui avait acheté pour sa fête, il y a quelques temps, ainsi que la lettre qu’il avait laissé sur le bureau.

Il s’était trahi. Il n’aurait pas dû laisser de lettre.

-P’pa…Pour-pourquoi tu as fait ça? Pourquoi tabarnac?! On-on-on…J’t’aime papa! J’veux pas que tu meures!

Il ne le regarda pas. Il n’avait pas le droit. Il avait tellement honte…

Mais, ce ne fut pas elle qui fit couler les larmes sur ses joues. Ni qui fit pousser un gémissement hors de sa bouche.

Il essaya de s’asseoir, mais ses membres étaient engourdis. Alexandre l’attrapa et l’aida.

Le fils et le père se regardèrent longtemps avant que le jeune homme sente la poitrine de son père contre la sienne, le serrant de toutes ses forces, de toute son âme.

Son fils était sa salvation. Sa liberté. Son honneur.

Et il allait se battre pour la vie, pour Alexandre.
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