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 Le mensonge du Vatican

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AuteurMessage
Lau/Zegatt
Modérateur
Lau/Zegatt


Nombre de messages : 107
Localisation : Nancy / Paname / Avignon, France
Date d'inscription : 02/03/2007

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MessageSujet: Le mensonge du Vatican   Le mensonge du Vatican Icon_minitimeJeu 19 Avr - 8:39

Notes :
1 - Cette réfléxion, une fois de plus, n'engage que moi. Je n'ai pas encore lu la Bible en entier et hélas, n'ai pas suffisament assisté à des messes juives ou protestantes pour pouvoir affirmer que cet article est parfaitement objectif. Néanmoins, je pense pouvoir espérer que ma vision de la pensée vaticane telle qu'elle est retranscrite au travers des messes dominicales est, si ce n'est exacte, plutôt juste.
2 - Afin d’éviter toute confusion, il sera ici désigné par Pentateuque ou Torah la partie juive de la Bible ; par Nouveau Testament, la partie chrétienne postérieure ; et, par Bible, l’ensemble du texte (depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse). Diverses références aux livres de la Bible parsèment ce texte et sont indiquées en italique. Enfin, la traduction de la Bible utilisée est celle effectuée par André Chouraqui – sauf mention contraire – (consultable gratuitement sur internet : http://nachouraqui.tripod.com/).


« Parce que notre lutte n’est pas contre la chair et le sang,
mais contre les principautés, contre les autorités, contre les cosmocrates de cette ténèbre,
contre les souffles du mal dans les ciels. »
Ephesiens, chapitre VI, verset 12
(cité par William Blake en introduction à Vala)




Le mensonge du Vatican



« Dieu est amour. » « Dieu est juste et bon. » Cette rhétorique classique catholique, celle que n’importe qui entendrait en allant assister à une messe catholique en fin de semaine, bien peu de personnes ne songeraient à en douter. Pourtant, en relisant quelques lignes de la traversée du désert qui suit la fuite hors d’Egypte (Nombres), c’est un dieu colérique, parfois violent à l’égard de son propre peuple, qui est décrit.
Cette discordance n’est pas unique et il semble alors légitime de remettre en cause certains piliers de l’Eglise catholique, de revoir les fondements du message papal, un message qui, par bien des points, entre en discordance avec le message originel de la Bible (considérée dans son intégralité). Replongeons-nous donc dans l’Histoire et la Théologie, et tentons d’éclaircir certaines interprétations et évolutions du message biblique catholique.


Avant toute chose, il s’agit de remettre en question la nature même de dieu. Qui est-il ? « Juste et bon », cela a déjà été évoqué. Il est aussi similaire à l’homme :
« Dieu dit : “Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance […]”
Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu, il le créa,
il les créa homme et femme. » (Genèse – traduction officielle)

Cette ressemblance à double sens est ainsi parachevée lorsque le messie, Jésus, « Dieu, né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu » (selon la profession de foi dite à la messe) arrive sur terre pour sauver les hommes, se sacrifiant pour eux. Dieu est homme, cette idée laisse ainsi la voie libre à la pensée qui veut que, en tout homme, il y ait une part de divin. N’y a-t-il pas contradiction entre ce dieu qui n’est qu’un homme (du moins d’apparence) et qui, dans le même temps, est présent en toute chose ? Arrive alors la trinité. Dieu le père – Adonaï-Elohîms (selon le terme originel) – ainsi que Jésus le fils et l’esprit saint, sont un et un seul, égaux entre eux comme le veut la tradition catholique.


Soit. Mais arrive alors le premier problème de taille. Comment expliquer la divergence entre le dieu de la Torah, celui qui, usant de pouvoirs divers, faisant preuve d’une nette puissance, se manifeste par l’intermédiaire de prophètes à un peuple tout entier, et celui moins ésotérique, plus humain, qui se contente de quelques miracles avant de mourir comme le plus insignifiant bandit en haut d’une croix (mort qui, rappelons-le, était coutumière à l’époque) ? Est-ce que ces deux avatars divins sont réellement égaux ; celui qui, intransigeant, menace son peuple élu de mort, et celui qui, affaibli en haut de sa croix s’écrie « père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Cette ultime interlocution, cette séparation faite entre le fils et le père prononcée par le fils lui-même, n’est-elle décidément pas une sorte d’affront final, remettant en cause la trinité mise en place depuis par le Vatican ?
La chrétienté n’a pas manqué de se poser cette question. Durant le Haut Moyen-Âge (IVe – IXe siècle environ), des divergences ont fait jour, entre autres les Ariens ou le schisme des Trois Chapitres. Ceux-ci ont considéré qu’il n’y avait pas d’égalité au sein de la trinité ; que le Christ était inférieur au père. Comme en atteste l’évolution de la chrétienté depuis, ces divergences ont bien vite été déclarée comme hérésies par les papes de l’époque et n’ont pas manqué de disparaître. Le Vatican appose un point final : dieu est homme, à l’égal de sa forme divine pure.


Et s’il y avait erreur ? Et si, lorsqu’il est dit dans la Genèse que dieu a créé l’homme à son image :
« Elohîms dit : “Nous ferons Adâm le Glébeux à notre réplique,
selon notre ressemblance. […]” Elohîms crée le glébeux à sa réplique, à la réplique d’Elohîms,
il le crée, mâle et femelle, il les crée. » (Genèse)

Et s’il ne s’agissait pas d’une image corporelle, mais d’une image psychique ? Dieu serait alors soumis, dès les origines, à la tentation (le fruit défendu, une figue et non une pomme aux dernières informations), à l’erreur, voire au mal. Fin du monde manichéen ; le diable se fait émanation directe de dieu et non force opposée, il devient continuité d’Adonaï-Elohîms. Dès lors, le message chrétien d’un dieu « amour » est erroné, dieu devient faillible, ambigu. En un mot, humain. Mais en aucun cas physiquement humain (à ce propos, une partie minoritaire de la communauté juive a d’ailleurs poussé ce raisonnement jusqu’au bout, osant une pensée révolutionnaire : le messie attendu ne serait pas humain).
Contrairement aux chrétiens catholiques, les juifs sont libres d’interpréter des évènements à venir (dont notamment la venue prochaine du messie – le premier en ce qui les concerne), de remettre en cause la nature profonde du dieu créateur, etc. De même chez les protestants, tout du moins en ce qui concerne la trinité. Chacun étant, selon la formule de Calvin « pape en sa famille », les questions théologiques sont soudain libres de toute institution interprète de la Bible et formatée.
Ultime question à ce niveau ; d’un dieu humanisé par la chair ou par la pensée, lequel des deux est le plus humain ?

*


Enfin, nous en venons aux diverses révisions apportées par le Vatican au texte originel pour finir en évoquant l’institution vaticane elle-même dans son rôle quant à la diffusion du texte. En premier lieu, signalons la suppression de certains versets voire chapitres dans les textes officiels ou l’occultation de certains personnages. C’est par exemple le cas de Lilith, mentionnée à peine sur une ligne du livre d’Isaïe, qui fut, comme l’explique le Talmud (qui ne fait pas partie de la Bible), elle aussi créée par la terre (qui est donc, d’un point de vue purement physique, l’égal parfait d’Adam) et avec qui Adam se livra à la fornication sans enfantement.
Le Vatican a aussi décidé d’ignorer complètement les divers écrits apocryphes dont l’un plus que surprenant, où Jésus tue une petite fille avant de la ressusciter. Ou encore, chose rare, dans l’Evangile de Judas, diverses scènes où Jésus est présenté riant avec ses apôtres là où il est d’habitude plus que stoïque.
Et bien sûr, dernier problème, la traduction fournie par le Vatican à partir des textes originaux en Araméen, Hébreu et Grec et qui fait notamment mention de « cousins » de Jésus là où une traduction plus exacte du Grec laisse supposer un mot signifiant « frères (et sœurs) de sang ».


Enfin, en ouvrant une Bible complète, vous vous apercevrez que le Nouveau Testament ne constitue qu’à peine plus du tiers de celle-ci. Or, si vous assistez à une messe, vous remarquerez qu’à l’inverse, lors des trois lectures qui ont lieu lors de la cérémonie religieuse, une seule concerne la Torah, les deux autres étant respectivement la lecture d’une lettre de Saint Paul et enfin, la lecture d’un évangile (son auteur variant chaque année entre les quatre évangélistes – Marc, Matthieu, Jean et Luc).


Entre d’habiles manœuvres de suppression partielle, d’interprétation unilatérale et une prédominance déclarée du Nouveau Testament, le Vatican a finalement enfermé la pensée religieuse dans un cadre plus qu’étroit, bloquant par la même occasion toute tentative d’interprétation multilatérale du texte originel, consacrant la formule nietzschéenne retentissante : « Dieu est mort. » (Ainsi parlait Zarathoustra) faute de croyance véritable, libre et émancipée.
Jésus, hors des murs de Saint Pierre de Rome, multiplierait-il soudain ses actes de colère face aux marchands du Temple ? Rirait-il plus souvent avec ses apôtres ? En s’accordant au dieu plus ambigu qui l’a précédé, le Nouveau Testament deviendrait-il légitime ?


L. T. (17/04/07)
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