Espoir de printemps
Dans un bois où les feuilles grises jonchent le sol desséché
Dans une forêt où toute vie semble avoir disparu
Dans un bosquet où seul le vent glacial et mordant, apporte un semblant de vie.
Un château où règne un éternel hiver
Abrite un harpiste aux doigts de fée
Sa harpe, instrument d’or et de fil d’argent
Laisse filer des sons de diamants
Sa beauté ensorcelante
N’est rien comparé à celle de celui qui en joue
Un homme à la chevelure de bronze et au visage de porcelaine
Un musicien à la silhouette parfaite et au teint de lait
Un magicien aux yeux de crépuscule et aux lèvres de pétales de roses
Un homme qui attire d’autre homme
Un musicien qui charme les dryades
Un magicien qui ensorcelle les anges
Mais que fait cette créature aux allures de rêve et aux regards envoûtants
Dans ce château de grisaille ?
Dans cette forêt des morts ?
Il attend
Il attend un songe
Un mirage qui n’est pas réapparu
Il attend que son cœur se réveille
Que sa voix puisse accompagner sa musique des fées
Que son âme s’éveille
Que ses yeux s’illuminent d’amour et de tendresse
La musique d’espoir
Passé la porte de ce château noir
Devient vent glacé du soir.
Qui saura entendre en écoutant le vent
Des notes cristallines et rêveuses
Qui parlent d’un cœur qui sommeil ?
Qui saura voir, en regardant le soir
Le soleil aux teintes enflammées
Se coucher sur un lit de soie bronzé ?
Il a vu
Il a entendu
Il arrive
Une nuit, cherchant la lune d’argent
Il a entendu une musique d'espérance
Un mince filet de note plus douce les unes que les autres
Un soir au crépuscule
Il a vu une cascade de bronze se répandre sur la mer
Au-dessous d’un ciel d’ambre.
Le jour, voguant sur la mer aux reflets de lumière
Il s’est rapproché
Deux perles de glace sur un visage matte
Se sont misent à contempler l’horizon avec impatience
Ses cheveux s’emmêlant au fil des notes mélodieuses
Une nuit, un bateau a accosté
Un cheval noir comme la nuit est apparu.
Un cavalier galope
L’aurore se lève
La neige rosée s’envole à chaque pas
Illustrant la douce musique qui résonne dans le vent
Il arrive à l’orée du bois
Il y entre et chaque pas fit se recouvrir les arbres de milles couleurs
Le terre se gorge d’eau et de vie
La verdure monte du sol et les feuilles grises s’envolent
Pour retomber en milliers de pétales multicolores
Chacun des pas du jeune homme
Amène le printemps dans la forêt
Son cheval au milieu du trajet devint gris et blanc devant les grilles du château
L’homme posa sa main sur le grillage
La rouille disparaît
Laissant place au blanc immaculé
Le cavalier entre dans le château
Qui prit peu à peu, les couleurs de l’aurore
Il arrive enfin à la salle où le harpiste joue
La pièce reste dans l’hiver
L’homme écoute un instant
Il s’approche
La musique s’arrête
Le harpiste se retourne
- Je t’ai attendu.
- Je suis là maintenant.
- Tu repartiras.
- Pas avant la moitié d’une année.
- Alors profitons-en.
- Oui.
Dans les yeux du jeune homme
Plus de glace, plus de gèle
Juste une mer de tendresse et d’amour
Les deux hommes s’enlacent à s’en étouffer
Ils se séparent
Le harpiste se remet devant l’instrument
L’autre se place derrière pour l’enserrer sans le gêner
Le musicien joue les notes de l’éveille
Sa voix se fait entendre
Douce et pleine de vie
La pièce sombre s’illumine
Le chant s’envole par-delà le château
Eveillant les fleurs et les arbres à la renaissance
Le refrain se répand avec le vent
Ecartant les nuages et dissipant les orages
Pour laisser les fines pluies chaudes
La chanson se déverse dans le ciel, et appelle à la vie.
Durant trois mois
Elle égraine note après note dans les cieux
Rendant aux forêts et aux champs leur habit de printemps
Puis la musique s’arrête
Le harpiste ne touche plus ses cordes
Durant trois mois
Lui et son amant, feront vivre l’été par leur amour
Mais quand les trois mois finissent
Un appel emporte celui aux yeux glacés
L’été meurt
Le harpiste pleure
L’automne est apparu.
Et le cycle recommencera
Jusqu’au jour où il n’y aura plus besoins d’hiver
Alors deux êtres pourront s’aimer à jamais.
Cette histoire n’aura sa fin que dans bien longtemps.